Des actions concrètes pour les nouveaux parents afin d'apaiser les crises de couple.
Il est temps d'examiner de plus près la dynamique du couple à l'arrivée d'un bébé devient une personne centrale dans leur vie. Vous avez peut-être déjà entendu parler de ce sujet, mais si vous lisez cet article, il y a de fortes chances que vous cherchiez de l'aide, du soutien, ou que vous ressentiez les changements à venir. Cet article vise à vous donner des pistes pour comprendre ce qui se passe dans votre couple, et à vous offrir un soutien précieux pour traverser cette période de transformation.
Je me souviens très bien de moi-même, et j'ai entendu des histoires similaires de la part d'amis, de connaissances et de clients – l'arrivée d'un enfant a un impact considérable sur chacun et sur la relation de couple. Même si cet événement est souvent attendu avec impatience et préparé avec soin, il conduit fréquemment à des phrases comme : « J'ai l'impression que notre couple part en vrille », « Peut-être qu'on n'est pas faits l'un pour l'autre », « Au début, tout allait bien, mais maintenant tout va de travers », « Je ne reconnais plus mon partenaire », « On se dispute tout le temps » ou encore « L'autre agit comme un enfant », entre autres. Les incompréhensions et la confusion sont nombreuses, laissant les deux partenaires perdus et se demandant ce qui se passe. Pour éclairer les difficultés que rencontrent souvent les couples – des choses que j'aurais aimé savoir plus tôt pour éviter du stress, de l'anxiété et de la confusion inutiles – je vais détailler ces défis étape par étape. Ce serait bénéfique que vous lisiez et discutiez ensemble de ces informations, afin de trouver des solutions communes ou, au moins, d'élaborer un plan pour avancer. Cherchez à résoudre les problèmes par un dialogue bienveillant.
J'ai remarqué que, dès la naissance d'un enfant et jusqu'à ses trois ans environ, l'un ou les deux partenaires pensent souvent à mettre fin à la relation ou à envisager un divorce. Le poids de ces émotions – désespoir, déception, panique, tension intérieure immense, impuissance, sentiment d'être dépassé, ressentiment, colère, jalousie, solitude, confusion, sentiment de rejet et d'abandon, et la peur de se perdre l'un l'autre – peut être difficile à supporter. Ces sentiments peuvent être cachés derrière une façade de colère et de rancœur, surtout si vous n'avez pas l'habitude d'en parler ensemble. Cette période semble interminable, et on se demande : « Que nous arrive-t-il ? Est-ce que ça va finir un jour ? » Je connais bien ces difficultés – disputes, reproches, incompréhensions, impression que l'autre ne fait pas attention, manque de sommeil, stress lié au nouveau rôle de parent, et confusion générale – car mon mari et moi avons traversé tout cela lors de notre première grande crise de couple. Étonnamment, beaucoup de couples choisissent de se séparer peu après la naissance d'un enfant, même s'ils s'aiment encore...
Les crises font partie intégrante de la vie. Elles sont nécessaires pour grandir. Sans crises, aucun de nous n'aurait envie de se mobiliser et de changer quelque chose dans sa vie. Nous en traversons tous plusieurs, aussi individuellement. Par exemple, la crise de la trentaine est un moment où l'on réévalue ses priorités et où l'on choisit soit de changer de métier, de fonder une famille, de se concentrer sur une vie plus saine, ou de transformer sa vie d'une autre manière. Avant que le changement n'ait lieu, ce processus s'accompagne souvent de peurs et d'incertitudes. Se retrouver dans une situation où l'on ne sait plus qui l'on est, ce que l'on veut, où aller – c'est difficile ! Pourtant, tout cela est nécessaire pour que quelque chose du nouveau peut naître. La vie change, alors Moi, en tant que personne peut évoluer ! Il en va de même pour les relations de couple et de famille. Chaque famille composée d'au moins deux partenaires traverse plusieurs crises au cours de sa vie commune. Et toutes sont nécessaires pour créer les conditions du développement. Chaque famille est unique, mais nous vivons tous les crises de façon assez similaire – seule leur intensité, leur durée et notre capacité à les surmonter varient. Tout dépend du désir des deux partenaires de résoudre la crise, d'assumer leur part de responsabilité dans la relation, des ressources disponibles, de la capacité à communiquer et de la conscience de chacun.
Il n'y a qu'une seule différence entre les couples heureux et malheureux : les couples heureux règlent activement leurs problèmes, tandis que les couples malheureux les nient ou espèrent qu'ils se résoudront d'eux-mêmes, ce qui n'arrive jamais !
Face à une crise, il y a deux options : rester bloqué ou en sortir plus fort et plus expérimenté. Chacun de nous a le choix. La famille traverse sa première grande crise à l'arrivée d'un bébé. Tous les aspects du système changent ; il y a une réorganisation dans de nombreux domaines, avec de nouvelles tâches, traditions, valeurs et responsabilités. Cette crise a tendance à se reproduire à chaque nouvel enfant, parfois de façon moins intense que la première fois. Pour traverser cette période au mieux, vous et votre partenaire devez accomplir plusieurs tâches:
-Vous et votre partenaire devez tous les deux accepter vos nouveaux rôles de maman et de papa, ce qui n'est pas toujours évident. S'adapter à ces rôles prend souvent du temps et peut être difficile. Vos propres expériences avec vos parents durant la petite enfance jouent un rôle important. Plus vos parents ont su reconnaître vos besoins, répondre à vos pleurs et créer consciemment un lien émotionnel, plus il vous sera facile, en tant que nouveau parent, d'accepter votre rôle. J'ai abordé ce sujet le mois dernier. Il est important de noter que la dépression post-partum peut toucher aussi bien les femmes que les hommes, ce qui montre à quel point il peut être difficile d'accepter ce nouveau rôle parental.
-Votre rôle est de créer un lien d'attachement avec votre enfant (jusqu'à l'âge de 3 ans) – nous approfondirons ce sujet le mois prochain. Cela implique de savoir percevoir les besoins de votre bébé et de répondre à ses pleurs. Ces gestes apportent à l'enfant un sentiment de sécurité et lui apprennent à faire confiance au monde, car son univers tourne autour de vous deux (ou de l'un des parents) – posant ainsi les bases de toute sa vie future.
-Une autre responsabilité cruciale incombe au père. Tout le monde ne le comprend pas, et tout le monde n'est pas prêt à assumer un tel rôle, mais il est d'une grande importance : offrir un soutien émotionnel et physique à la partenaire jusqu'à ce que l'enfant ait environ un an/un an et demi, et servir d'ancre émotionnelle face aux tensions et émotions de la nouvelle maman tout au long de la journée. C'est essentiel pour lui permettre de vivre ce moment intime avec le bébé le plus sereinement et le plus harmonieusement possible, afin de créer un lien d'attachement sécurisé. Bien sûr, tout cela demande une maturité émotionnelle de la part de l'homme, la capacité de gérer non seulement les émotions de sa partenaire mais aussi les siennes. Chercher du soutien à l'extérieur est aussi précieux – par exemple, auprès d'amis qui peuvent écouter et aider, ou en consultant régulièrement un spécialiste du soutien pour discuter de tout ce qui se passe. Trouvez la force d'être un pilier essentiel pour une maman et son bébé pendant la période post-partum.
-Une tâche essentielle est de redonner vie à la relation de couple, en tenant compte des grands changements. Beaucoup de couples échouent à ce niveau, pensant que leur relation n’a pas changé, puis finissent par être déçus avec le temps. Comme je l’ai déjà dit – tout a changé ! Une épouse n’est plus seulement une femme et une compagne ; soudain, elle devient aussi maman (si c’est le premier enfant), avec de nouvelles responsabilités, des situations inconnues, et parfois une dépression post-partum ou la difficulté à tout gérer seule. En même temps, le partenaire vit aussi de nouvelles situations et émotions qui peuvent être difficiles à gérer, comme on l’a vu plus tôt. Si vous traversez tout cela chacun de votre côté, sans vous soutenir ni chercher de l’aide, si vous évitez de parler de ce que vous ressentez, tôt ou tard, un fossé risque de se creuser entre vous. Beaucoup de couples viennent me voir avec un trop-plein d’émotions et de reproches, sans réaliser qu’ils traversent une crise de couple et qu’ils manquent cruellement de moments à deux et de proximité émotionnelle. L’intimité est souvent mise à mal pendant cette période, ou n’a jamais vraiment existé.
Quand on parle d’une crise, de ses défis et de ses enjeux, il est essentiel de se rappeler que l’outil principal pour traverser cette période, c’est la COMMUNICATION ! Oui – parler ! Avoir des conversations constructives, sans blesser l’autre, c’est la clé. Cela aide pour résoudre non seulement les situations de crise, mais aussi toutes les difficultés qui peuvent survenir dans le couple. Savoir communiquer permet de mieux se comprendre, de découvrir vos nouveaux rôles de parents, de vous rapprocher, d’apaiser les désaccords, de trouver des compromis, et, littéralement, de sauver le couple du divorce. Une crise exige beaucoup de communication, sur la durée – exprimez tout ce que vous ressentez, ce que vous pensez, tout ce que vous vivez. Partagez, posez des questions, écoutez, répondez, acceptez, et évitez les critiques. Continuez le dialogue jusqu’à ce que vous compreniez tous les deux comment avancer. Cela implique souvent de longues nuits, beaucoup de larmes, de la douleur, et le deuil de l’ancienne vie qui ne reviendra jamais. Je comprends que beaucoup de parents hésitent à le dire à voix haute, mais ils regrettent parfois le temps où ils étaient seuls, sans toutes ces responsabilités. Même si la naissance d’un enfant est précieuse, les émotions qui traversent chaque parent peuvent être bouleversantes. Mais tout cela est normal ! Il est naturel de regretter la vie d’avant, de ressentir des émotions désagréables, de se sentir perdu dans ce nouveau rôle, de faire des erreurs et de ne pas tout savoir.
Chers parents, personne n’a dit que la vie de famille était facile. Pourtant, nulle part ailleurs vous ne trouverez autant de satisfaction et un sentiment d’appartenance aussi fort. Rappelez-vous, une relation de couple épanouie est la base d’une famille heureuse – pour vous et pour vos enfants.
Auteure
Liva Spurava
Thérapeute Gestalt / Fondatrice du Centre de Psychologie AUGT